Communiqué de presse de la FSU66, le 28 mai 2109, jour de vote du texte à l’Assemblée nationale :

Adresse aux citoyens pour la sauvegarde de la Fonction Publique

  • Pourquoi ne doit-on pas supprimer le train de fret qui transporte les fruits et légumes de Perpignan jusqu’au marché de Rungis ? Parce que ce sont des centaines de camions qui traverseront quotidiennement une partie de la France, sur la route, en multipliant les risques d’accidents et en accentuant la pollution atmosphérique.
  • Pourquoi est-il nécessaire de conforter les services publics dans les quartiers fragilisés de Perpignan ? Pour permettre la revitalisation de ces territoires à travers une activité économique et sociale qui ne peut exister sans des services publics de qualité.
  • Pourquoi faut-il maintenir les classes dans les hauts plateaux de Cerdagne et du Capcir ? Pour fixer les habitants dans ces zones de montagne qu’ils contribuent à aménager et éviter la concentration des populations dans la plaine du Roussillon et dans les zones côtières surpeuplées, qui accentuent les problèmes de logements et de transport.
  • Pourquoi quand on habite en milieu rural ou en montagne ne peut-on pas accéder normalement aux réseaux internet ? Parce que le service public de la télécommunication a été privatisé et que les entreprises privées, dans un souci unique de rentabilité, n’ont pas investi dans ces territoires.
  • Pourquoi les prix des péages ne cessent de croître ? Parce que l’État s’est désengagé au profit de Vinci et consorts qui ont obtenu des « rentes à vie » au détriment des citoyens.

Le gouvernement s’attaque désormais au statut de la Fonction Publique qui protège les agents mais qui reste une garantie pour tous les usagers. Ce projet ouvre la porte à l’opacité et à l’arbitraire, au clientélisme et à la corruption. En supprimant à terme les concours de recrutement, il transforme le fonctionnaire citoyen en fonctionnaire sujet, qui sera aux ordres des lobbies en tous genres, plutôt qu’au service de l’intérêt général.

Il livre aux appétits des financiers des services aujourd’hui gratuits et de qualité. Présenté sous une apparence de modernisation et de simplification administrative, cette casse du statut de la Fonction Publique prépare la concurrence exacerbée, la compétition entre les salariés et les citoyens. Avec pour conséquence, l’accroissement des inégalités et la rupture du contrat social, hérité de 1945, basé sur les valeurs de solidarité et de fraternité. C’est un choix idéologique majeur ! La FSU appelle les agents et les usagers des services publics à défendre, à travers toutes les initiatives locales et nationales, la Fonction Publique qui est une richesse et un investissement pour l’avenir.