Mise au point de la FSU : soutien au collège de Sévigné et à ses personnels

Depuis le début du conflit et de la mobilisation des parents d’élèves de Pollestres, des mots inacceptables ont été tenus à l’encontre des élèves et des personnels du collège de Sévigné.

La FSU s’insurge contre tous les anathèmes qui ont profondément blessé nos collègues et tient à leur exprimer tout son soutien et sa solidarité.Le collège de Sévigné ne doit pas être stigmatisé: il connaît de belles réussites grâce au fort investissement de ses personnels.
La FSU s’est exprimée en déplorant que la solution de transfert envisagée ne concerne qu’une seule commune, parce qu’elle craint que les oppositions ne fassent avorter tout projet global visant à instaurer davantage de mixité.
Aujourd’hui cette solution constitue une simple gestion de flux d’élèves et ne règlera en rien l’absence de mixité dans les collèges de la ville de Perpignan.

 

Les parents d’élèves de Pollestres ont décidé de bloquer l’accès des écoles aux personnels et aux élèves depuis jeudi 3 mai. La raison : la décision (qui devrait être officialisée en juin) d’orienter les élèves de Pollestres vers le collège de Sévigné (ils sont actuellement scolarisés dans le collège de Toulouges). La FSU a rencontré à plusieurs reprises les enseignants et les représentants de parents pour expliquer sa position et ses initiatives entreprises depuis plusieurs mois auprès des pouvoirs publics. La FSU dénonce la ghettoïsation progressive de certaines écoles et établissements de la ville de Perpignan. Malgré les discours sur le nécessaire « vivre-ensemble », les autorités semblent s’accommoder d’une société de l’entre soi, avec la communautarisation de certains territoires et le regroupement de catégories sociales plus favorisées dans certains quartiers. La FSU a fait des propositions : transfert d’élèves de la périphérie vers la ville de Perpignan et de la ville de Perpignan vers la périphérie / offres de formations spécifiques dans les établissements fragilisées pour attirer des publics plus privilégiés/ restructuration, rénovation ou reconstruction d’établissements / obligations imposées au privé qui accueille 40% des élèves domiciliés à Perpignan et qui constitue un moyen d’évitement. Ces propositions sont intégrées dans le livre blanc de la FSU 66, disponible sur son site départemental. La FSU n’a cessé d’alerter le conseil départemental et la DSDEN sur la nécessité d’un plan global, préalablement discuté avec l’ensemble des acteurs et impliquant plusieurs communes. Ce n’est pas le choix qui va être fait ! C’est pourquoi la FSU est défavorable au transfert des seuls élèves de Pollestres vers cet établissement classé REP+. Cette décision n’est pas à la hauteur des enjeux et risque d’enterrer pour de nombreuses années les propositions qui ont été mises sur la table. La FSU demande d’aller beaucoup plus loin : elle exige d’étudier le transfert d’élèves d’une commune périphérique supplémentaire vers Sévigné et d’envisager l’affectation d’élèves de Perpignan vers le collège de Toulouges. Par ailleurs, les possibilités de transfert doivent être étudiées au niveau de tous les collèges de la ville. Le collège de Sévigné ne doit pas être stigmatisé : il connaît aussi des réussites grâce au fort investissement de ses personnels. Pour la FSU, cette décision concernant les élèves de Pollestres ne règlera en rien le problème de la mixité sur la ville de Perpignan. Des initiatives ont lieu partout en France sur ce dossier de la mixité (Nîmes, Toulouse, Paris …). Rien ne serait possible dans les PO ? …. À l’heure où l’ancien ministre Borloo rend un rapport sur les banlieues qui parle d’un « apartheid » dans certains territoires !!! Le manque de conviction et de courage des décideurs locaux, ajouté au désintérêt total du préfet des PO, que la FSU a maintes fois sollicité et dont le silence est assourdissant, conduisent à laisser se désagréger cette situation qui risque de devenir bientôt explosive.

Dans le journal « l’Indépendant » du 08 mai 2018 :