La Section Départementale de la FSU 66 a organisé un stage de formation sur la mixité scolaire le jeudi 12 octobre 2017 de 9h00 à 17h30,

Ce stage s’est tenu au lycée Maillol de Perpignan.

Il fait suite à un travail de réflexion qu’a mené la FSU66 sur la difficulté sociale du bassin de Perpignan et sur la recherche de pistes de travail pour tenter d’y faire face. M. David Giband, professeur à l’UPVD et spécialiste de ces questions est intervenu sur cette journée.

Mixité sociale et scolaire sur la ville de Perpignan

Nous avons rendu public l’état de nos travaux et réflexions concernant la situation des collèges de PERPIGNAN. La question de l’absence de mixité sociale et de la ghettoïsation nous préoccupe et appelle à notre sens des réponses rapides. La FSU66 a interpellé à de multiples reprises les différents acteurs avec chaque fois un constat largement partagé. Le document délivré à la presse fait état de ce constat mais surtout évoque un certain nombre de pistes qu’il nous faut explorer.

Que le débat s’engage ! Nous ne prétendons pas que les solutions seront faciles à mettre en œuvre, mais il est urgent de mettre tous les acteurs autour de la table et que nous débouchions sur des mesures concrètes.

La FSU 66 veut faire bouger les lignes !

Echos des Assises :

  • Cet événement a été largement relayée par la presse locale le 12 octobre par une longue intervention de David Giband sur France Bleu et un article de l’Indépendant annonçant les assises par un entretien avec le secrétaire départemental de la FSU 66.
  • Le 13 octobre, l’Indépendant publie une pleine plage avec les interviews du DASEN, de Mme Sadourny (Conseillère départementale chargée des affaires scolaires), de David Giband et les propositions de la FSU.
  • Depuis, ce sujet a été à l’ordre du jour de nombreuses publications et d’interview, notamment celui du DASEN sur France Bleu.
  • Le Travailleur Catalan a annoncé et rendu compte de ces Assises sur trois numéros …
  • La revue nationale du SNPDEN, syndicat des personnels de direction a publié un long dossier faisant une large part aux Assises.

L’intervention du géographe David Giband a été particulièrement appréciée.
Voici quelques informations diffusées ce jour-là, particulièrement significatives :
Perpignan est régulièrement classée parmi les villes métropolitaines les plus inégalitaires et les plus pauvres de France.
Son niveau de pauvreté (30%) est supérieur aux autres agglomérations régionales (Toulouse 18%, Montpellier 25%, Nîmes 28%) et deux fois supérieur à la moyenne nationale (14,3%)
Il existe une pauvreté endémique mais aussi une pauvreté alimentée par les flux de populations qui entrent dans le département (1/3 des nouveaux entrants ont des revenus très modestes).
Le taux de chômage est de 23,7% contre 15 % en périphérie (et 11,2 % dans la région Occitanie).
Des revenus moyens annuels par foyers fiscaux parmi les plus bas de France (Vernet : 10500 euros, St Mathieu : 6700 euros… St Jacques 2300 euros qui est classé régulièrement au 1er rang des quartiers les plus pauvres de France).
Perpignan est une ville de locataires. Elle concentre 50% de l’offre départementale en logements sociaux (située surtout au nord de la Têt). 25% du parc de logement est considéré comme indigne (le chiffre est de 75% dans le quartier St Jacques).

Perpignan et sa périphérie est un territoire qui s’est développé de manière anarchique. Le POS (plan d’occupation des sols) de Perpignan n’a été mis en place qu’en 1987 alors qu’il était obligatoire depuis 1957. L’aménagement a été laissé aux mains des promoteurs, sans schéma directeur.
Perpignan et sa périphérie sont restées en marge du développement économique, la bourgeoisie de Perpignan ayant historiquement
préféré la rente (le profit à court terme) plutôt que d’investir dans l’industrie ou les entreprises innovantes.
En conclusion, une formule à méditer : « penser la mixité plutôt que la « panser » en permanence »

La FSU, avec ses syndicats nationaux SNUipp-FSU, SNES et SNEP, a décidé de poursuivre la discussion avec les collègues en organisant des réunions d’informations syndicales communes 1er et 2nd degré dans les différents secteurs de collèges concernés

Réunion du 27 novembre au Conseil départemental

Le Conseil Départemental a réuni le 27 novembre les différents partenaires pour lancer les discussions qui devraient déboucher notamment sur des modifications de la sectorisation à l’horizon 2019.
Étaient présents Mme Sadourny, conseillère départementale aux affaires scolaires et ses chefs de service, le DASEN avec le Secrétaire Général de la DSDEN et les responsables des services « Vie des élèves » et « Vie des établissements », les représentants de la FCPE et des DDEN, et les responsables de la FSU et de l’UNSA.

Le Conseil départemental a présenté pendant près d’une heure un document faisant le diagnostic de la situation et listant les différentes
hypothèses de travail. Ce travail conséquent s’est appuyé en grande partie sur les données statistiques de l’INSEE, l’exposé de David Giband (géographe de l’UPVD) et le livre blanc présenté par la FSU 66 lors des assises de la mixité qu’elle a elle-même organisées.

Plusieurs intervenants ont salué le travail et l’impulsion départementale données par la FSU.

La FSU a regretté l’absence des représentants de la mairie de Perpignan mais aussi de la Préfecture (également absents le 12 octobre dernier). Le dossier de la mixité dépasse largement le cadre de l’Éducation Nationale. Il est aussi le résultat d’une absence de politique de la ville depuis de trop nombreuses années. Les problématiques du transport et du logement doivent évidemment être au cœur de la réflexion, même si des décisions prises aujourd’hui n’auront des effets qu’à plus ou moins long terme.

Le diagnostic semble être partagé par l’ensemble des partenaires.

En plus des propositions mises en débat par la FSU 66, d’autres ont été évoquées … et feront l’objet d’une prochaine rencontre :
– le « busing »(transport d’élèves par bus de la périphérie vers Perpignan et de Perpignan vers la périphérie) a suscité les réticences du  DASEN.
– une autre possibilité a également été discutée : modifier la sectorisation en fonction de la distance séparant le domicile du collège de recrutement. Les élèves qui doivent intégrer un collège mais dont leur domicile est plus proche d’un autre collège pourraient être affectés
dans ce dernier. La FSU a demandé qu’une étude soit réalisée pour savoir si ce changement permettrait une modification substantielle et
pertinente de la répartition des élèves.
– Autre proposition : répartir les élèves de 2 collèges proches en fonction de leur niveau. A titre d’exemple : orienter tous les élèves de 6ème et de 5ème qui dépendent des secteurs de Toulouges et Sévigné sur le collège de Toulouges, les 4ème et les 3ème étant alors regroupés sur le collège Sévigné.

Pour la FSU, il n’y a pas à l’heure actuelle de formule préférentielle mais toute hypothèse doit être étudiée avec attention, pour aboutir à des décisions qui modifieront profondément la situation actuelle.

Rencontre publique le 8 février 2018 à 18h30

Salle des libertés PERPIGNAN

C’est pourquoi nous souhaitons continuer à « mettre sur la table » nos propositions et en faire émerger de nouvelles qui pourraient être adaptées aux spécificités de notre territoire.

Pour cela, nous tiendrons une réunion publique le jeudi 8 février 2018, salle des libertés à Perpignan, avec la participation du sociologue Choukri Ben Ayed, car il est important de dépasser le cadre de l’Education dans cette réflexion.